La Tunisie demande un prĂȘt de 4 milliards de dollars au FMI, selon le Premier ministre
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La Tunisie recherchera un programme de prĂȘt de 4 milliards de dollars auprĂšs du Fonds monĂ©taire international lors des nĂ©gociations Ă partir de la semaine prochaine, a dĂ©clarĂ© vendredi le Premier ministre Hichem Mechichi affirmant que les politiciens Ă©taient confrontĂ©s Ă une “derniĂšre opportunitĂ©” de sauver l’Ă©conomie.
Mechichi a dĂ©clarĂ© qu’il s’attendait Ă ce que les discussions durent environ deux mois et qu’il avait “confiance” que la Tunisie pourrait obtenir un soutien financier pour l’aider Ă traverser une crise Ă©conomique qui a Ă©tĂ© aggravĂ©e par la pandĂ©mie COVID-19.
“Tous les efforts doivent ĂȘtre unifiĂ©s en Tunisie car nous considĂ©rons que nous avons atteint la derniĂšre opportunitĂ© et nous devons l’utiliser pour sauver l’Ă©conomie”, a-t-il dĂ©clarĂ© dans une interview.
Il a dĂ©clarĂ© qu’il souhaitait un programme de prĂȘts de trois ans et a ajoutĂ© que les dĂ©tails d’un accord avec de puissants syndicats, considĂ©rĂ©s comme essentiels pour dĂ©bloquer des financements Ă©trangers, Ă©taient toujours en cours de finalisation.
Le ministre des Finances et le gouverneur de la banque centrale se rendront aux Ătats-Unis la semaine prochaine pour entamer les nĂ©gociations, a dĂ©clarĂ© Mechichi, et il s’y rendra Ă©galement lorsqu’un accord sera en place.
Il a dĂ©clarĂ© que la Tunisie rationaliserait plutĂŽt que de rĂ©duire les subventions et a dĂ©clarĂ© qu’elle envisageait de vendre des actions minoritaires qu’elle dĂ©tient dans certaines entreprises afin de lever des fonds pour investir dans les plus importantes sociĂ©tĂ©s publiques.
Le FMI a prĂ©cĂ©demment dĂ©clarĂ© que la Tunisie devrait cibler les rĂ©formes urgentes des entreprises publiques, les subventions et l’importante masse salariale du secteur public.
La Tunisie, qui a adoptĂ© la dĂ©mocratie aprĂšs sa rĂ©volution de 2011, a subi des annĂ©es de stagnation Ă©conomique, de dĂ©clin des services publics et de pires niveaux de vie avant mĂȘme la pandĂ©mie, provoquant une colĂšre et une frustration gĂ©nĂ©ralisĂ©es.
Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays en janvier.
Le secteur du tourisme, responsable d’environ un dixiĂšme de l’Ă©conomie tunisienne, a Ă©tĂ© bouleversĂ© par la pandĂ©mie et avec la lenteur du dĂ©ploiement des vaccins, le gouvernement a rĂ©cemment introduit de nouvelles restrictions sur les voyages internationaux.
Mechichi a dĂ©clarĂ© que la saison touristique de cet Ă©tĂ© n’Ă©tait pas dĂ©jĂ perdue et que le gouvernement dĂ©velopperait des protocoles pour assurer la sĂ©curitĂ© des visiteurs.
Il a dĂ©clarĂ© que la Tunisie n’avait pas encore examinĂ© les passeports vaccinaux, mais qu’elle pourrait les envisager.
Mechichi avait précédemment rejeté un autre confinement aprÚs celui imposé au printemps dernier, affirmant que la Tunisie ne pouvait pas se le permettre.
Son annonce ce mois-ci de prolonger le couvre-feu a rencontré une large opposition et il a rapidement assoupli les mesures.
Il a toutefois indiquĂ© lors de l’entrevue qu’il pourrait ĂȘtre ouvert Ă un nouveau confinement si nĂ©cessaire.
“Si la situation nous pousse Ă une dĂ©cision radicale, nous la prendrons”, a-t-il dĂ©clarĂ©.
Bien que la Tunisie ait Ă©tĂ© fĂȘtĂ©e par les gouvernements occidentaux pour sa transition dĂ©mocratique, les prĂȘteurs internationaux l’ont poussĂ©e Ă adopter des rĂ©formes Ă©conomiques douloureuses pour rĂ©duire les dĂ©ficits budgĂ©taires chroniques et une dette souveraine importante.
Le puissant syndicat UGTT s’est opposĂ© Ă certaines des rĂ©formes recherchĂ©es par les prĂȘteurs et a rĂ©cemment dĂ©clarĂ© qu’il souhaitait que le gouvernement augmente les salaires mĂȘme si la Tunisie a l’un des plus gros fardeaux salariaux du secteur public au monde.
Les efforts pour convenir d’un programme de rĂ©forme acceptĂ© Ă la fois par les syndicats et les prĂȘteurs ont Ă©tĂ© entravĂ©s par des annĂ©es de querelles politiques entre le gouvernement, le prĂ©sident Ă©lu et un parlement profondĂ©ment fragmentĂ©.
“Je suis bien conscient que certaines rĂ©formes sont impopulaires … nous nous efforcerons seulement de faire ce qui sauve l’Ă©conomie de l’effondrement”, a dĂ©clarĂ© Mechichi.
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