Le Conseil de sécurité appelé à prendre des mesures concrètes à l’égard de la situation dangereuse au Sahara Occidental
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Le représentant du Front Polisario aux Nations Unies, Sidi Mohamed Omar a déclaré que le Conseil de sécurité est appelé “à faire preuve de conscience quant à la gravité de la nouvelle situation au Sahara Occidental” et “à prendre des mesures concrètes pour traiter sérieusement la situation”, lors de la réunion du Conseil de sécurité prévu le 21 avril en cours.
Dans un entretien accordé à l’APS, M. Sidi Omar a précisé que le Conseil de sécurité tiendra une séance de concertations à huis-clos le 21 avril courant, souhaitant qu’il fasse preuve de conscience quant à la gravité de la nouvelle situation suite aux attaques militaires menées, le 13 novembre 2020, par l’Etat d’occupation marocaine sur les territoires sahraouis libérés et qu’il prenne des mesures concrètes pour traiter sérieusement la situation.
Toute autre position que prendra le Conseil de sécurité ne constituera que le prolongement du statu quo, a-t-il mis en garde.
Concernant la désignation d’un envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental, M. Sidi Omar a indiqué que le Secrétariat général de l’ONU “poursuit ses efforts pour la désignation, dans les plus brefs délais, d’un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental et est en contact permanent avec les deux parties.
Le problème initial du retard dans la désignation du nouvel envoyé réside dans “les conditions préalables posées par l’Etat d’occupation marocaine et sa position obstructionniste”, a-t-il précisé, ajoutant que la désignation d’un envoyé personnel n’est pas une fin en soi pour la République sahraouie, mais plutôt un moyen de conduire le processus de paix vers un règlement juste et permanent basé sur le respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
Le diplomate sahraoui a exprimé l’attachement de son pays aux conditions de “compétence, d’intégrité et d’indépendance dont doit faire preuve tout nouveau envoyé personnel”, indiquant que “certaines parties font de cette question un moyen pour tenter de détourner l’attention sur la nouvelle agression marocaine sur le territoire sahraoui libéré.
Commentant ce qui a été rapporté du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken lors de sa rencontre virtuelle avec le SG de l’ONU concernant l’affirmation de l’appui des Etats-Unis aux négociations politiques entre les deux parties au conflit au Sahara occidental, M. Sidi Omar a souligné que son pays suivait de près les déclarations et les positions de la nouvelle administration américaine sur cette question.
Toutefois, il n’y a pas eu de position franche à l’égard de la décision prise par le président américain sortant concernant la souveraineté présumée du Maroc sur le Sahara occidental, a-t-il ajouté.
“Nous attendons toujours à ce que cette décision soit révisée, car contraire aux principes de la légalité internationale et la politique américaine envers la cause sahraouie”, a-t-il ajouté, soulignant que cette décision “est relativement gênante pour les Etats-Unis” en sa qualité de membre au collectif “Amis du Sahara occidental” et responsable de formulation des décisions liées à la Minurso.
Répondant à une question sur la dernière résolution du Conseil de la paix et de la sécurité de l’UA sur la question sahraouie, le diplomate l’a qualifié de “pas important” à même de renforcer le rôle historique de l’UA, ex-Organisation de l’Union africaine (OUA) garant du plan de règlement sous l’égide de l’ONU et l’OUA accepté par les deux parties en 1988.
La RASD a fait part de sa disposition à coopérer entièrement avec l’UA et ses instances concernées en vue de parvenir à une solution pacifique et durable au conflit entre les deux pays membres de l’UA, conformément aux résolutions y afférentes du Conseil de la paix et de la sécurité et de l’UA, a-t-il rappelé.
Evoquant les derniers développements sur les champs de bataille, M. Sidi Amar a indiqué “il s’agit d’une guerre ouverte” déclenchée suite à la violation de l’accord de cessez-le-feu par l’occupant marocain et ses offensives ciblant les territoires libérés le 13 novembre 2020.
“Cette guerre pourrait avoir de lourdes conséquences compromettant la paix, la sécurité et la stabilité de toute la région”, s’est-il alarmé.
Le diplomate a mis l’accent également sur “les vaines tentatives” du makhzen d’amoindrir les dégâts que subissent quotidiennement ses forces tout au long du mur de la honte.
Le peuple sahraoui ne fait pas l’apologie de la guerre, a affirmé M. Sidi Amar, ajoutant que “cette dernière lui a été imposée de nouveau par l’occupant marocain”, à l’ombre de la passivité et du silence observés par la communauté internationale, l’ONU particulièrement”.
Le représentant du Front Polisario à l’ONU a réitéré, par là même, “la disposition et la détermination” de son peuple à exercer son droit légitime à la défense et le recours à tous les moyens y compris les armes pour “amener le Maroc à respecter ses droits sacrés et non-négociables”, à savoir l’indépendance et l’autodétermination.
“La porte de la paix restera ouverte” mais à condition que “l’occupant marocain montre une volonté politique concrète à trouver une solution pacifique juste et permanente”, a-t-il souligné.
“La partie sahraouie s’en tient à la coopération avec l’ONU et l’UA pour parvenir à une solution pacifique, juste et permanente à la question de décolonisation au Sahara occidental, garantissant à notre peuple son droit inaliénable à l’autodétermination”, a-t-il conclu.
APS