Ruée vers l’or dans le sud algérien
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Pour le moment, il est strictement interdit de manipuler les produits chimiques et de concasser les roches contenant de l’or. L’activité des orpailleurs se limitera donc à la collecte des roches sédimentaires qui sera remise à l’Enor.
Depuis l’annonce de l’ouverture de l’exploitation de l’or aux privés, la fièvre du métal jaune s’empare des jeunes désœuvrés désirant s’investir dans ce créneau prometteur à Tamanrasset. Le projet de créer des coopératives d’exploitation artisanale de l’or nourrit davantage leur enthousiasme et leur espoir d’en finir avec la précarité qui meuble leur quotidien.
Selon une source auprès de la wilaya, plusieurs dossiers ont été déposés auprès de la Direction locale des mines, notamment après l’allègement des procédures relatives aux documents et pièces administratives demandés.
Tout porte à croire que la volonté de réguler ce secteur longtemps livré aux contrebandiers est pour le moins sincère. Ce n’est, toutefois, pas l’avis de certains promoteurs qui exigent plus de rigueur dans le traitement des dossiers.
“Se lancer dans l’industrie minière n’est pas un jeu de scène. Il faut mettre le paquet pour éviter à nos jeunes de s’aventurer dans un désert à haut risque. L’extraction de l’or n’est pas un travail d’amateur. Il doit se faire en synergie avec d’autres secteurs, dont l’environnement, le tourisme et l’industrie pour éviter d’éventuels incidents”, estime Mohammed, un jeune promoteur, qui attend l’aval de la commission mise en place à cet effet depuis un peu plus d’un mois.
D’aucuns ont préconisé d’organiser des formations qualifiantes au profit de ces jeunes dans le but d’amorcer leur projet du bon pied, mais surtout de s’inscrire dans la démarche du développement durable. Ce qui est une évidence pour le ministère des Mines qui a élaboré, en collaboration avec le ministère chargé des Microentreprises, des cahiers des charges fixant des conditions strictes d’exploitation des mines dans le Sud. Pour commencer, il est strictement interdit aux jeunes de manipuler les produits chimiques et de concasser les roches contenant de l’or.
Leur activité se limitera donc à la collecte des roches sédimentaires qui sera remise à l’Enor (Entreprise nationale d’exploitation d’or), car la contrainte industrielle imposée par les exigences en termes d’exploitation et de traitement du minerai en question accroîtrait inévitablement la pression sur les nappes phréatiques. Toutefois, ces conditions ne dissuadent guère les jeunes qui semblent déterminés à aller jusqu’au bout de leurs ambitions.
À en croire les dernières déclarations du ministre des Mines, Mohammed Arkab, quelque 95 microentreprises susceptibles d’employer près de 1 500 jeunes seront autorisées à exploiter l’or dans les régions d’Illizi et de Tamanrasset, deux wilayas qui renferment au fond de leurs entrailles plus de 121 tonnes de réserve d’or.
L’ex-P-DG de Sonelgaz estime que la mise en exploitation de ces microentreprises permettra d’augmenter la production nationale qui devrait atteindre le seuil des 240 kg/an. Pour rappel, la production moyenne en Algérie, durant ces trois dernières années, a été de 60 à 70 kg par an.
RABAH KARECHE Pour Algerie Liberté